Lisbon est assise sur un canapé dans le bureau du Dr Carmen et il est assis sur une chaise tout près. Ils sont silencieux pendant un certain temps.
Lisbon : Nous aussi on fait ça, vous savez.
Dr Carmen : Quoi donc ?
Lisbon : Utiliser les silences. Mettre les gens mal à l'aise. Pour les faire parler.
Dr Carmen : Je suis payé que vous parliez ou pas, Teresa.
Lisbon : Ça fait 5 semaines que le CBI vous paie, docteur. C'était censé être une visite de routine.
Dr Carmen : Routine, devoir me voir après une fusillade ? Bien sûr. Mais c'est pas de la routine pour moi de devoir donner mon accord.
Lisbon :Ce n'est même pas moi qui ai tiré sur Tanner. C'est Jane. Lui, vous lui avez donné votre accord après une seule session.
Dr Carmen : Il est en bonne santé mentale.
Lisbon :Là je veux voir votre autorisation d'exercer !
Dr Carmen : Ah, "ha ha."
Lisbon : J'ai six affaires en cours. Je dois témoigner dans deux autres. Je n'ai pas le temps...
Dr Carmen : C'est pas comme si vous aviez quelque chose à me dire. Votre mère est morte quand vous aviez 12 ans, 3 jeunes frères, un père maltraitant et alcoolique, aujourd'hui aussi décédé.
Lisbon :Y'a pas écrit "maltraitant".
Dr Carmen :Mais il l'était, non ?
Lisbon :Ce café a un goût de chiotte, sérieusement. On a fini ?
Dr Carmen :Non. Parlons de ce dont vous voulez parler. Que faites-vous pour vous amuser ?
Lisbon :M'amuser ?
Dr Carmen :Vous savez, quand vous ne travaillez pas...
Lisbon :Je... Quel rapport est-ce que... (Son téléphone sonne.) Lisbon. (Elle écoute.) Ouais, j'arrive tout de suite. (Elle raccroche.)
Dr Carmen :Le devoir appelle. Je comprends. (Elle hausse les épaules et se lève.)
Lisbon :Dr. Carmen ? Pourquoi vous ne me donnez pas votre accord ?
Dr Carmen :Parce que vous voulez me parler de quelque chose d'abord. (Elle a l'air déconcerté.) On se voit la semaine prochaine. (Elle part.)
Lisbon, Jane, Cho et Rigsby marchent dans une ruelle. Van Pelt les y attend.
Lisbon :Comment on l'a retrouvé, celui-là ?
Cho : Le standard a reçu un appel anonyme à propos d'un cadavre. C'est à deux blocs d'ici. Voilà.
Van Pelt :Il y a seulement un problème.
Jane : Pas de corps ?
Van Pelt :Pas de corps.
Rigsby :Oh, pas la décharge ! SVP, pas la décharge !
Lisbon : Cherchez le corps, essayez de voir ce que vous trouvez. (Elle et Jane restent dans un coin pendant que les autres cherchent le corps.)
Jane : C'est le jour du psy, hein ?
Lisbon : Non.
Jane : Oui. Oui. Tu as ce trait entre tes sourcils. Il t'agace. Et en plus, tu sens un peu son odeur de fumée de cigare.
Lisbon : Je suis agacée parce que j'ai oublié mon téléphone portable.
Jane : Ah, voilà.
Lisbon : Cho, quelque chose ?
Cho : Rien.
Jane (Il voit une colonne de fourmis avançant le long du mur derrière eux.) : Tu savais que si on pesait chaque créature vivante sur Terre, un quart de cette biomasse, ce serait juste les fourmis ?
Lisbon : Ça fait beaucoup de fourmis.
Jane : Oui, beaucoup.
Lisbon : Cho, quelque chose ?
Cho : Aucun signe de cadavre.
Lisbon : D'accord... Cherchez dans les bennes. Dégageons d'ici !
Van Pelt :Je l'ai fait la dernière fois.
Rigsby :Mec, je viens d'acheter ce costume.
Cho : OK, pierre-papier-ciseaux, À trois, prêt ? Un, deux, trois ! (Rigsby gagne et semble très heureux. Cho sort des gants en latex.)
Rigsby :Yes !
Jane : Plutôt sec comme automne, hein ? Pas de pluie.
Lisbon : Comme une olive.
Jane : Mm. C'est pourquoi ces fourmis cherchent de l'humidité partout où elles peuvent en trouver. (Il montre la colonne de fourmis.)
Lisbon : Alors pourquoi est-ce que toutes les fourmis ne sont pas dans les bennes ?
Jane : Exactement. (Jane et Lisbon suivent les fourmis.) Parce qu'elles ont trouvé un autre endroit où il y a un peu plus d'hum... (Ils se retrouvent devant une grande porte coulissante en métal.) Oh. Rigsby ? Un coup de main, STP.
Lisbon : Oh, arrête... (Elle fait glisser la porte ouverte et tombe sur un corps. Les autres viennent et Rigsby s'accroupit à côté du corps.)
Rigsby : Apparemment trois dans la poitrine, à bout portant.
Van Pelt : Le triangle est parfait.
Cho : Pas de plomb... On dit que le tireur a pris les douilles en partant. Travail de pro.
Rigsby : Je trouve pas de carte d'identité.
Lisbon : Appelle les légistes. Cherchez des empreintes.
Jane a vu l’expression de Lisbon. Il la regarde.
Jane : Qui est-ce ?
Lisbon : Il s'appelle William McTeer, il vient de San Francisco, violeur d'enfants en série, il a passé six ans à Pelican Bay.
Jane : Et comment tu sais ça ?
Lisbon : C'est moi qui l'y ai envoyé.
Jane : Ah.
Lisbon (s’éloignant) : On n’est pas loin de Marie's Donuts. Qui veut aller prendre des brioches après ?
Jane (après avoir regardé le cadavre) : J'ai pas vraiment faim.
Jane et Lisbon sont assis dans son bureau de chaque côté d'une table sur laquelle il y a une rangée de 4 mugs retournés. Ils ont les yeux fermés.
Lisbon : Jane, on a une affaire. Tu crois que j'ai le temps de jouer ?
Jane : La vie est un jeu. T'as plein de temps. Shh. Shh ! (Il ouvre les yeux et la regarde.) Je vais lire dans tes pensées. Je veux que tu inspires à fond... (Elle le fait.) et expire. (Elle le fait.) Tu te concentres ? (Elle fait un signe de tête.) Cite autant de présidents du XXè siècle que possible.. maintenant !
Lisbon : Uh, Coolidge, Wilson, Roosevelt... Um, Eisenhower, Truman, Kennedy, Nixon, LBJ.
Jane : Bien. Respire encore à fond... (Elle le fait de mauvaise grâce.) Et expire. (Elle le fait) Concentre-toi sur le mug en dessous duquel tu l'as mis. J'écoute tes pensées. Pas besoin de crier. Je t'entends. Ouvre les yeux. (Elle ouvre les yeux et le regarde. Il soulève le second mug et prend les 20$ qui étaient dessous.)
Lisbon : Ben, T'avais 25% de chances.
Jane : On pourrait jouer tout la journée, et je trouverais à chaque fois.
Lisbon : Donne-moi ça. (Elle prend l’argent et commence à soulever les mugs.) Comment t'as fait ?
Jane : Tu me l'as dit, Lisbon Nos esprits sont synchro. D'ailleurs, là toute de suite... je sens quelque chose... (Elle semble amusée.) Ça vient, ça vient. (Il ferme les yeux et appuie ses doigts contre son front.) C'est... C'est un surnom. "Sainte... Teresa." (Elle semble surprise.) Pourquoi tu m'as jamais dit comment tu connais Bosco ?
Van Pelt regarde de vieux articles de presse sur son ordinateur. Cho et Rigsby sont debout derrière elle, et regardent par-dessus son épaule. Il y a un article avec une photo de Lisbon avec les cheveux courts, le titre est " Sainte Teresa : le flic héroïque attrape l'Agresseur".
Van Pelt : Regarde, encore un. Lisbon était une vraie star pendant un moment !
Cho : C'est quoi ces cheveux ?
Jane et Lisbon arrivent.
Lisbon : Qu'est-ce qu'ils ont, mes cheveux ?
Cho : Rien.
Van Pelt : L'affaire McTeer a lancé votre carrière et vous n'en avez jamais parlé. Vous êtes comme un super-héros avec une identité secrète.
Lisbon : Euh, vous voulez connaître l'histoire ? OK. McTeer a sévi dans la Bay Area pendant 18 mois. Il a attaqué sept filles âges d'entre 6 et 9 ans. C'est moi l'inspecteur de la police de San Francisco qui l'a attrapé. J'ai enquêté... J'ai fait tomber McTeer. Bon, vous avez quoi ?
Rigsby : On a retrouvé l'arme un bloc plus loin dans une poubelle. Ils sont en train de chercher des empreintes.
Van Pelt (lisant un autre article) : "'L'action de l'inspecteur Lisbon a été qualifiée d'héroïque "par les la ville et ses collègues du SFPD', a déclaré son supérieur, le lieutenant Samuel Bosco" ?
Jane : (imitant Bosco) "Le travail de recherche et l'arrestation de cet animal réalisés par Libson ont été exemplaires."
Bosco : Et ben, c'est pas mal. Vous devriez vous produire sur scène. Vous savez faire Barbra Streisand ?
Jane : Ne me tentez pas.
Bosco : J'ai appris pour McTeer.
Lisbon : Bizarre, hein ? Je veux dire, après tant d'années ?
Bosco : Trop même. Tu as parlé à Dreyer ? C'est mon premier choix.
Jane : Dreyer Whelan... Père de la dernière victime, Katy...7 ans, il a promis de tuer McTeer à sa libération.
Lisbon : Je l'ai appelé. Il est en chemin, il vient de Marin.
Bosco : OK, Vous êtes à fond dedans. Fais-moi signe si tu as besoin d'aide... Comme au bon vieux temps.
Jane : (l’imitant encore) Comme au bon vieux temps.
Lisbon (à Van Pelt) : Voici l'adresse de McTeer. Son officier de conditionnelle dit qu'il habite avec une fille. Allez lui parler.
Van Pelt : (grimaçant) Il a une copine ?
Jane : Je vais y aller avec elle.
Lisbon : Bonne idée. Rigsby, regarde du côté des vieux amis de McTeer dans les cercles pédophiles, surtout ceux qui pourraient avoir déménagé de San Francisco à Sacramento.
Rigsby : OK, boss.
Lisbon : Cho et moi avons un RDV de préparation d'audience avec le substitut du procureur.
Cho : Sauf si je me jette sous une voiture avant !
Van Pelt et Jane interrogent la petite-amie de McTeer à son appartement.
Van Pelt :Ms. Derask, quelle était la nature de votre relation avec William McTeer ?
Tanya : C'était mon fiancé.
Van Pelt :Fiancé ?
Tanya : Ça vous pose un problème ?
Jane : Oh, elle a juste du mal à comprendre comment une femme peut tomber amoureuse d'un pédophile condamné... pas vraiment, euh, le mari idéal.
Tanya : Bill était un homme bien, il s'occupait de nous. Et il me traitait comme une reine. Et ces inculpations à San Francisco, c'était du bidon de toute façon. Cette connasse de fliquette avait une dent contre lui... Bill disait que c'était une "vendetta".
David : Faut que t'apprennes à nettoyer cette trappe, Tanya... C'est là que c'était bouch... Hey.
Tanya : C'est la police... Pour Bill. Mon frère est venu pour déboucher l'évier.
David : (tendant sa main à Jane) David.
Jane : (lui serrant la main) Patrick.
David : (à Van Pelt) Hey.
Jane : Grace.
Van Pelt :David, vous connaissez William McTeer?
David : Je l'ai rencontré deux-trois fois. Il s'occupait bien de Tanya, alors bon... Bref, Faut juste que je le rattache et c'est réglé, T. Content de vous avoir rencontrés. (Il part.)
Jane :Vous aussi.
Van Pelt :Connaissez-vous quelqu'un qui aurait voulu faire du mal à William ?
Tanya : Ben... C'est probablement rien, mais il s'est battu avec son patron la semaine dernière... Il est rentré tout déprimé, il a dit que le mec voulait le choper.
Van Pelt :Qui est son patron ?
Tanya : Un moins que rien. Je sais pas. Euh, ça s'appelle XXXYZ Incorporated, je crois. C'est sur Winley, près de l'autoroute. (Une petite fille arrive et enlace sa mère.)
Emily : Hey, maman.
Tanya : Hey, Emily, chérie. C'était comment l'école ?
Emily : Je sais multiplier par six ! Je te montre ?
Tanya : Wow. Peut-être un peu plus tard, OK ? (s’adressant à Van Pelt) Bill n'était pas comme vous croyez.
Jane s'accroupit pour être au niveau d'Emily.
Jane : Salut, Emily. Je suis Patrick. Comment vas-tu ?
Emily : Bien.
Jane : Bonne journée, hein ? Mm-hmm. La table de six, hein ? Wow. Et tu allais dans la cuisine pour aider ton oncle David ?
Tanya : Vas-y, chérie. (Emily part.)
Jane : À toute ! Je ne crois pas que McTeer ait touché Emily.
Tanya : Vous voyez ? Je vous l'ai dit.
Van Pelt :Pour l'instant, il la couvait simplement.
Tanya : Vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Jane : Vous avez rencontré Bill dans un centre commercial, non ? Près des jeux vidéos ou... ou.. du cinéma. Emily était avec vous.
Tanya : Il travaillait là-bas à l'époque.
Jane : Oui. Un vrai gentleman... Pas comme vos autres mecs. Il... il ne vous a jamais pressée pour coucher avec vous. C'était pas le coup de foudre, mais il était tellement gentil avec Emily. Il l'écoutait. Personne ne vous a écoutée comme ça, quand vous étiez petite.
Tanya : Bill voulait être un père. Ma fille ne mérite pas d'avoir un père ?
Jane : Récemment, il avait commencé à demander s'il pourrait emmener Emily en week-end... Peut-être camper, une petite expérience père/fille. Il vous avait pressée de répondre oui, juste un peu... Mais juste assez pour commencer à vous gêner... Une toute petite gêne... Dont vous sentiez peut-être, au fond de vous, qu'elle était justifiée. William McTeer... était trop bon pour être vrai. Vous méritez quelqu'un de bien, Tanya. Si vous n'arrivez pas à vous en convaincre, faites au moins semblant... Pour le bien d'Emily. Bon, on a fini ? On peut... Faut que je mange. Je suis mort de faim.
Van Pelt :Oui.
Jane : OK.
Cho et Lisbon vont dans la salle de conférence du CBI où le Substitut du Procureur les attend.
Substitut : Vous êtes tous les deux les témoins clés de l'accusation dans quelques affaires ce mois-ci. Agent Lisbon, vous avez Howard et Eng. Agent Cho, vous avez Ringman, Daly et Freed.
Cho : Freed. Freed m'a mordu.
Substitut : Et pensez à en parler à la barre. Teresa, vous vous souvenez de Howard ? Lui et ses complices ont volé 100 millions sur les comptes en ligne de milliers de gens.
Lisbon : Et après il a caché l'argent et tué son associé ? Je m'en souviens. Un mec tordu.
Substitut : Un mec qui va aller en prison, grâce à l'agent Lisbon et son expertise calme et son sang-froid.
Lisbon : C'est tout moi... Calme et sang-froid.
Substitut : Je suis contente que Jane ne soit pas sur ce dossier. Il faut que vous lui disiez, Teresa, qu'il ne peut pas menacer les gens avec une bombe pour obtenir des aveux. Pas de masques en plastique, pas de déguisements...
Rigsby entre.
Rigsby : Hey, on a un problème. La balistique a trouvé une empreinte sur l'arme qui tué McTeer.
Cho : C'est un problème, ça ?
Rigsby : Oui. Boss, c'est votre empreinte. (Lisbon semble stupéfaite.)
Lisbon et Minelli sont dans le bureau de Minelli.
Minelli : Votre empreinte digitale est sur le magasin de l'arme du crime. Dites-moi pourquoi je ne devrais pas être en train de vomir aux toilettes.
Lisbon : Erreur du labo. Forcément. Ils sont surchargés et sous-payés. C'est arrivé l'année dernière à Los Angeles. Demandez-leur de refaire le test. Allez ! Vous ne pensez pas que j'ai fait ça !
Minelli : Ce que je pense, c'est que je suis dans la mouise jusqu'au cou, politiquement. Vous et votre équipe lâchez l'affaire McTeer, évidemment.
Lisbon : Je comprends. Est-ce que ça remonte jusqu'au FBI ?
Minelli : Non.
Bosco entre.
Bosco : Hey, Lisbon. Ca alors, hein ?
Lisbon : Bosco.
Minelli : Il connaît aussi bien le dossier que vous. C'est logique. Et, oui, j'ai dû passer des coups de fil.
Lisbon : Merci, j'imagine.
Minelli : Non, non, comprenez-moi bien. Si vous êtes coupable, je vous veux en prison. Ce que je ne veux pas, c'est avoir les fédéraux en permanence dans mes bureaux, à poser des questions mal placées.
Lisbon : OK.
Bosco : Donc tu comprends que je dois te poser des questions, là ? Rien de personnel.
Lisbon : Absolument. Vas-y.
Jane arrive.
Jane : Salut tout le monde ! Eh be, je parie que tu regrettes de pas avoir mis de gants, hein ?
Bosco : Vous avez quelque chose à apporter à l'enquête ?
Jane : Non. Simple curiosité.
Lisbon : Ça va. Il peut rester s'il a envie.
Jane : Je reste.
Bosco : Où étais-tu mardi soir ?
Lisbon : J'étais à la maison, devant la télé. Personne ne m'a vue.
Bosco : T'as regardé quoi ?
Lisbon : Un truc de télé-réalité.
Bosco : Lequel ?
Lisbon : The Cooking Show with the Man.
Bosco : Ah ouais, je vois lequel...
Lisbon : Le mec énervé.
Jane : Ah ouais, je le connais ! Il est bien ! Cooking Show. Le mardi soir. Ouais. Le mec énervé.
Bosco : Donc je peux prévoir une date pour que tu passes le polygraphe.
Lisbon : Non. Je n'ai pas tué McTeer.
Bosco : Personne ne dit ça pour l'instant.
Lisbon : Pour l'instant ? (Elle sort agacée.)
Jane : Bonne chance sur le dossier.
Jane rejoint Van Pelt, Cho et Rigsby dans un café.
Jane : Vous déjeunez ?
Cho : On discute... de la situation de Lisbon.
Jane : OK : Cho, tu dis "on bosse dur sur l'affaire McTeer, on emmerde Bosco et Minelli", (désignant Rigsby) toi t'es pas d'accord, (désignant Van Pelt) et toi t'es pas décidée.
Rigsby : Je dis juste qu'on pourrait peut-être laisser Bosco faire son boulot, le laisser tranquille. C'est un bon flic.
Cho : Est-ce que quelqu'un va bosser plus dur que nous sur cette affaire ? Je pense pas.
Jane : Mais vous supposez que Lisbon ne l'a pas tué. Et si elle l'avait tué ? Vous feriez quoi ?
Cho : Et toi, tu ferais quoi ?
Jane : Moi ? Je lâcherais l'affaire. Mais c'est pas moi le flic.
Van Pelt : Ouais, on lâche l'affaire.
Cho : Ouais.
Rigsby : Je suis pas d'accord.
Van Pelt : McTeer s'en prenait à des petits enfants.
Rigsby : Hey, peut-être qu'il méritait de mourir. Si Lisbon a eu le cran de le tuer, elle a le cran de faire la prison qui va avec.
Cho : Je vais parler au patron de McTeer.
Van Pelt : Je t'accompagne.
Rigsby : OK, OK. Écoutez, Lisbon ne l'a pas tué, de toute façon. Je veux dire... Elle est pas capable de ça, non ?
Jane : J'en suis pas si sûr.
Lisbon attend sur le balcon du CBI. Jane la rejoint.
Lisbon : Il se passe quoi pour qu’on ne puisse pas en parler à l'intérieur ? Je suis occupée.
Jane : Je pensais que tu préférerais être dehors pour pouvoir exprimer ta colère sans retenue.
Lisbon : Pourquoi ?
Jane : Je sais que tu as menti sur ton alibi.
Lisbon : J'ai pas menti.
Jane : Je ne sais pas ce que tu as fait mardi soir, mais tu regardais pas la télé.
Lisbon : J'ai pas menti. J'ai fait un risotto.
Jane : Ca en devient insultant. Tu comptes continuer à me mentir ?
Lisbon : Je ne me souviens pas. Je me souviens pas de ce que j'ai fait mardi soir. C'est bizarre.
Jane : Merci. Et ne t'en fais pas. Le souvenir est là. On peut le récupérer. Si je te mets dans une transe légère...
Lisbon : Ouais, j'allais t'en parler. Arrête d'essayer de m'hypnotiser.
Jane : Et si quelque chose de traumatique s'était passé, et que tu essaies de le refouler ?
Lisbon : Je n'ai pas tué McTeer.
Jane : Alors laisse-moi t'hypnotiser pour qu'on en soit sûr.
Lisbon : Non.
Jane : Pourquoi pas ?
Lisbon : Parce que je ne veux pas de toi dans ma tête. (Elle part.)
Bosco rejoint Lisbon.
Bosco : Finalement t'en as pas vraiment fini avec l'affaire McTeer.
Lisbon : T'es marrant.
Bosco : C'est pas par choix. Il ne veut parler qu'à toi.
Lisbon : Qui ? Elle voit Dreyer qui l’attend. Il se lève.
Dreyer : Agent Lisbon.
Lisbon : Bonjour, Dreyer.
Bosco : Merci d'être venu et de nous aider, Mr. Whelan. Lisbon, Bosco et Dreyer Whelan sont dans la salle de conférence.
Dreyer : Alors, vous bossez encore ensemble, tous les deux ? Toujours en équipe ?
Lisbon : Nous menons cet entretien à deux à votre demande, Dreyer. Nous avons simplement quelques questions à vous poser.
Bosco : Une seule, en fait. Avez-vous tué William McTeer?
Dreyer : Non.
Bosco : Heureux de l'entendre. Comment va Katy ?
Dreyer : Elle va bien. Elle va bien. Elle guérit mieux que moi, à en croire notre thérapeute.
Bosco : Où étiez-vous mardi soir ?
Dreyer : Seul à la maison. Katy a passé la soirée chez une amie.
Bosco : À quelle heure...
Dreyer : (à Lisbon) Vous l'avez laissé lui faire du mal.
Lisbon : Je vous demande pardon ?
Dreyer : J'ai récemment lu vos dossiers d'archive.
Bosco : Les dossiers internes du SFPD ? Comment vous avez mis la main dessus ?
Dreyer : Vous auriez pu attraper McTeer le vendredi d'avant... Une semaine entière avant.
Lisbon : Ce n'est pas vrai. Je n'avais pas tout. Je n'avais pas de quoi le charger.
Dreyer : Et entre temps, il a attaqué Katy. Et vous auriez pu la sauver.
Lisbon : Si je l'avais arrêté à l'intuition, il aurait été acquitté. Il s'en serait sorti.
Dreyer : Mais il n'aurait pas violé Katy. Et c'est votre faute.
Bosco : Mr. Whelan.
Dreyer : Quoi ?
Bosco : Vous avez promis de dépenser toute votre fortune pour faire tuer William McTeer. Pourquoi ne pas l'avoir fait ?
Dreyer : Je n'ai pas pu. Et si on m'avait arrêté ? Je ne pouvais pas laisser Katy toute seule.
Bosco : À mon avis, peut-être que vous n'avez simplement pas eu assez de tripes.
Dreyer : Allez au diable. Tous les deux. (Il part.)
Bosco : Ne t'inquiète pas pour lui. Il est en colère. La colère, ça change les gens.
Lisbon : Oui, c'est vrai. Je veux passer le polygraphe.
On voit Lisbon connectée au polygraphe. Bosco regarde à travers la vitre. Lisbon semble stressée.
Cho et Van Pelt parlent au propriétaire de la boutique pour adultes où McTeer travaillait.
Cho : Combien de temps McTeer a-t-il travaillé pour vous ?
Patron : Euh, deux mois.
Van Pelt : Son casier, ça ne vous gênait pas ?
Patron : Nan, les tordus bossent plus dur, vous voyez... Ils sont reconnaissants qu'on leur donne leur chance, vous voyez ? Mais pas McTeer, ceci dit.
Cho : C'est pour ça que vous vous êtes battu avec lui ?
Patron : Lui et moi ? Non. On s'est pas battus tous les deux. Il s'est battu avec son trouduc de copain, Dog. Ils se sont battus ici au milieu du magasin... Il a tout défoncé, du coup je l'ai viré, cet espèce de timbré. Je veux dire, c'est la règle de base en management... pas de bagarre ! Donc je l'ai dégagé.
Cho : Il s'en est pris à vous après ?
Patron : Non. Il est pas assez con pour faire ça. Il sait que j'ai des amis.
Cho : Des amis, vraiment ? Quel genre ?
Patron : Euh... Des gens...
Cho : Et c'était à quel sujet ? La bagarre entre McTeer et Dog ?
Patron : Je sais pas. Ça aurait pu être pour tout et n'importe quoi, voyez ? Dog, c'était un idiot à tout faire. Débile de la tête aux pieds.
Van Pelt : Il a un vrai nom, "Dog" ?
Patron : Tout le monde a un vrai nom. Je connais pas le sien. Ceux-là sont en promo... (montrant un article) Un offert pour un acheté.
Van Pelt : Non, merci.
Lisbon est dans le couloir du tribunal, prête à témoigner dans l’affaire Howard.
Huissier : Californie contre Milton R. Howard, affaire n. 97T03254, à vous.
Howard : Agent Lisbon, il faut qu'on parle.
Lisbon : Et si vous passiez aux aveux, Howard ?
Howard : Je n'ai pas fait ces choses qu'ils ont dites. OK ? Il faut que vous écoutiez ma version.
Lisbon : On se voit dedans.
Lisbon voit Minelli approcher et va à sa rencontre.
Minelli : Agent Lisbon.
Substitut : Virgil, parlez-lui après. C'est à nous.
Minelli : Lisbon ne peut pas se joindre à vous.
Lisbon : Mon équipe est OK ? Quelqu'un est blessé ?
Minelli : Non. Vous avez raté le polygraphe, agent Lisbon. "Indications significatives de mensonge", qu'ils disent. Vous êtes suspendue, inspecteur. Contactez l'administrateur pour les formalités.
Lisbon : Patron.
Minelli : Non... (Il s’en va. Le Substitut la regarde. Lisbon s’en va, le regard perdu.)
Lisbon est à l'administration pour rendre son arme à feu et son insigne.
Employé : Signez en bas, arme et badge dans le plateau. Elle signe le formulaire, met son insigne dans le plateau, prend l'étui de son arme et le met avec l'arme dans le plateau.
Employé : Votre reçu. Bonne journée.
Bureau du Dr Carmen.
Dr Carmen : Teresa Lisbon dans mon bureau, qui parle ? Vous devez être désespérée.
Lisbon : J'ai raté le polygraphe. Je ne sais pas ce que je vais faire.
Dr Carmen : Lire un poly, c'est plus un art qu'une science. Demandez à le repasser. Je peux vous apprendre à vous relaxer.
Lisbon : Mon père avait des trous de mémoire quand il buvait. Une fois, il a battu mon frère à moitié mort, et il ne se rappelait de rien. Pendant tout le chemin de l'hôpital, il ne voulait pas croire que c'était lui qui avait fait ça. (Elle retient ses larmes.)
Dr Carmen : Vous buvez ? C'est pour ça que vous parlez de trous de mémoire ?
Lisbon : Ce que je veux savoir, c'est... c'est... est-ce que c'est possible que j'aie tué McTeer et que je l'aie évacué ?
Dr Carmen : Vous ne vous souvenez pas de la nuit du meurtre ? (Elle secoue la tête.) Bon, ne paniquez pas. Il peut y avoir toute une série de raisons... Le stress ou...
Lisbon : Un flic peut devenir tueur, docteur. Ça peut arriver.
Dr Carmen : C'est ridicule. Vous ne saviez même pas que McTeer était à Sacramento.
Lisbon : Son officier de conditionnelle m'a appelé le mois dernier... Pour m'informer, par courtoisie.
Dr Carmen : Bien... La perte de mémoire peut-elle résulter d'un traumatisme ? Oui. Votre esprit bloque l'affreuse chose que vous avez faite, ou même que quelqu'un a faite. Les violeurs d'enfant ne vont pas en s'améliorant. Le tueur a sauvé la vie d'un enfant, qui que ce soit.
Lisbon : Comment je fais pour débloquer ma mémoire ?
Dr Carmen : Ca va peut-être revenir tout seul. Donnez-vous le temps.
Lisbon : Je n'ai pas le temps ! Vous... vous êtes intuile... Vous et toutes vos discussions.
Dr Carmen : Je suis désolé. Tant que vous ne vous souviendrez pas, je ne sais pas comment vous aider. (Elle part énervée.)
Lisbon est au CBI où Jane dort sur le canapé.
Lisbon : Jane. (Elle le réveille)
Jane : Oh, salut Lisbon. J'imagine que tu veux que t'hypnotise, maintenant.
Lisbon : Ouep.
Cho, Rigsby et Van Pelt sont aux archives, ils consultent les vieux dossiers.
Cho : Rien dans le dossier de conditionnelle de McTeer à propos d'un "Dog".
Van Pelt : Aucun complice connu non plus.
Cho : Une veuve noire ! (Il tue l’araignée.) Une de moins.
Bosco : Qu'est que vous croyez que vous faites là ?
Cho : J'ai tué une araignée. Et vous ?
Bosco : Vous interférez avec mon enquête. Vous parlez aux témoins.
Cho : Vous vous trompez.
Bosco : Vous allez me mentir maintenant ?
Rigsby : C'est quoi le problème ?
Bosco : Lâchez l'affaire McTeer, ou vous allez vous retrouver à monter la garde au capitole, à saluer les touristes.
Rigsby : Ah bon, c'est vrai ?
Bosco : Oui, c'est vrai. (Il part.)
Cho : Bien envoyé.
Van Pelt : Tu lui as montré !
Rigsby : Il a compris le coup. (Il prend l’ordinateur de Van Pelt.) Je peux ? Merci. Ma source à la prison de Pelican Bay a des infos. McTeer a eu un compagnon de cellule pendant deux ans... Surnommé "Dog".
Van Pelt : Hey, on le connaît ce type. C'est le frère de la copine de McTeer... David Charles.
Lisbon et Jane entrent dans l’appartement de Lisbon. Jane semble intéressé par tout ce qu’il voit.
Lisbon : C'est un peu le bordel.
Jane : Pas du tout. C'est sympa. J'aime ces tableaux.
Lisbon : La plupart étaient à l'ancien locataire. (Jane regarde fixement une photo de 3 petits frères de Lisbon) Euh, où... Où est-ce qu'on fait ça ? (Elle semble très nerveuse.)
Jane : Ah, intéressant. (Il regarde sa collection de CD.)
Lisbon : Allez, finissons-en. Vas-y.
Jane : Non.
Lisbon : Non ?
Jane : Non, je ne vais pas t'hypnotiser ici, Lisbon. T'es... t'es trop stressée.
Lisbon : C'est une blague ?
Jane : (Il met ses mains sur ses épaules) Non, ça va, sh... Tout va bien, OK ? Il faudrait que je libère ton corps de tout ce stress, peut-être que tu devrais compter à rebours : 100, 99, 98... On ferait des tours et des tours... 94, 93... (Il passe sa main devant son visage, elle ne réagit pas.) Écoute-moi, Lisbon. Il faudrait que tout le stress disparaisse. Il faudrait que tu te sentes calme, détendue, et en toute sécurité. Mais c'est pratiquement impossible. Je ne vais pas t'hypnotiser, Lisbon. C'est hors de question, donc tu peux te détendre. Tu n'es pas en train de tomber dans un état de transe profonde et relaxante. (Ses yeux sont dans le vague.) Dors. OK. Bien. (Elle ferme ses yeux et il la tire vers lui. Elle pose sa tête contre son épaule et il le tapote.) D'accord...
Lisbon est maintenant assise dans son salon et Jane est assis en face d’elle. Elle a toujours les yeux fermés.
Jane : Donc, tu descends les marches... Tu te détends à chaque marche... Et là tu arrives en bas... La toute dernière marche. Un lieu de calme absolu. Comment tu te sens ?
Lisbon : Bien.
Jane : Bien. Tu vas rester dans cet état de transe et de détente et nous allons penser à mardi soir. Mais d'abord... Des fois tu danses sur ce CD des Spice Girls, pas vrai ?
Lisbon : Ouais. (Elle sourit et se balance comme si elle entendait de la musique.)
Jane : C'est ce que je me disais. (Il sourit.) Mardi, à présent. Tu peux regarder toute ta journée comme un film. Chaque détail est présent. Tu peux zoomer sur le moment que tu veux. Tu peux aller en avant, en arrière. Tu maîtrises la situation, OK ?
Lisbon : OK.
Jane : Bien. Que vois-tu ?
Lisbon : Je termine la paperasse pour l'affaire Milbank. J'ai... faim, parce que j'ai sauté le déj. Le nouveau mec au courrier est beau gosse.
Jane : Ah bon ?
Lisbon : Ouais.
Jane : Avançons un peu. Plus tard dans la journée... Tu es sur le point de partir du CBI.
Lisbon : Van Pelt travaille tard. C'est une bosseuse. Elle peut faire carrière si elle arrive à ne pas coucher avec Rigsby.
Jane : Où vas-tu à présent ?
Lisbon : Je... Je... Je vais... À la maison ?
Jane : Ah oui ? Où... où... où vas-tu, Lisbon ? (Il se lève et se penche vers elle.)
Lisbon : Je suis dans ma voiture. Elle manque d'essence. (Elle s’agite.)
Jane : Ça va. Tu es en transe. Tout va bien.
Lisbon : Je peux pas...
Jane : Que vois-tu ? Où vas-tu ?
Lisbon : Je... Je ne... Il n'y a rien. Je vois juste un écran vide.
Jane : Tout va bien. Tout va bien.
Lisbon : Je ne... Je ne sais pas où je suis allée. Je ne me souviens pas. Je ne sais pas où je suis allée.
Jane : Ça va. Ça va, ça va. (Il pose sa main sur son front et elle sort de sa transe.)
Lisbon : Je me souviens pas.
Jane : C'est un peu bizarre. (Il s’assoit en soupirant. Elle se lève.)
Lisbon : Je croyais que t'étais le meilleur. Rends-moi mon argent !
Jane : Hmm. Ouais.
Lisbon : Pourquoi est-ce que je ne souviens pas ?
Jane : C'est intéressant, n'est-ce pas ? (Il se lève.)
Lisbon : Ouais. Ouais, c'est intéressant.
Jane : hmm.
Lisbon : Bon, ben, merci d'avoir essayé. Tu dois bien avoir, euh, quelque part où tu dois aller, non ?
Jane : Je ne vais pas abandonner aussi facilement.
Lisbon : Je peux compter sur toi pour ne rien raconter de tout ça à personne, hein ? Dans l'équipe ? (Elle essaye de retenir ses larmes.)
Jane : Oh, Lisbon, allons... (Il s’approche d’elle et touche son bras.)
Lisbon : Hey. Jane, j'ai juste besoin que tu partes, OK ?
Jane : D'accord.
Lisbon : Tu peux partir, STP ?
Jane : Ca va aller. Ca va bien se passer, OK ? Promis. OK ?
David arrive chez Tanya et appelle sa sœur.
David : Tanya ? J'ai reçu ton texto. T'as écrit "9-1-1", qu'est-ce qui se passe ? (Cho arrive derrière lui et le saisit) Oh ! Hey, à l'aide, police ! (Rigbsy arrive avec son arme à la main. Il jette un coup d’œil à l’extérieur rapidement et ferme la porte.)
Cho : Relax, mon pote.
Rigsby : OK, c'est bon.
Cho : Bon pour toi ?
Rigsby : Ouais.
Cho : Tu t'es battu avec McTeer sur le parking. Il t'a défoncé la tête.
Rigsby : Ça a dû être plutôt humiliant.
Cho : Donc tu l'as attiré dans l'impasse et tu l'as tué.
David : Non, je l'ai pas tué ! C'est pas moi !
Cho : Oui, tu l'as tué, David, tu l'as tué, mais c'est notre amie qui s'est fait coincer.
Rigsby : Écoute, Dog, la prison ça va être franchement plus agréable que ce qui va t'arriver si tu continues à nous mentir.
David : Écoutez, votre amie, la flic... C'est elle qui m'a payé pour amener McTeer jusque dans l'impasse. Écoutez, j'avais pas idée qu'elle allait le tuer, je vous jure. J'aurais jamais pris l'argent si j'avais su.
Cho : L'agent Lisbon... C'est elle qui vous a payé ?
David : Ben, je veux dire, c'est forcément elle, non ? Il paraît qu'elle a déjà été arrêtée.
Rigsby : Mais tu devines, là ? Tu l'as jamais vraiment vue, en fait.
David : Ben, j'ai jamais vu personne. C'était tout par texto. Le deal, c'était que je soûle Bill. On est allé dans l'impasse pour pisser un coup, et je me suis barré. J'ai entendu les coups de feu, et je me suis mis à courir comme un dingue, mec. Et le lendemain, y'a 10 000 dollars sur mon compte en banque.
Rigsby : 10 000 ?
Lisbon, Bosco, Rigsby et Cho font les cent pas au CBI.
Lisbon : 10 000, Sam.
Bosco : J'ai entendu.
Lisbon : 10 000 juste pour attirer la victime, même pas pour le tuer. C'est quelqu'un qui a de la ressource, des contacts.
Cho : Quelqu'un qui n'est pas Lisbon.
Rigsby : Sérieux, où elle va trouver 10 000 dollars ? Ne le prenez pas mal, boss.
Lisbon : Je vais demander à Van Pelt de retracer le texto. Cho et moi, on va aller voire la banque du mec.
Bosco : Lisbon, rentre-toi ça dans la tête. Tu es suspendue. T'es même pas censée être dans les locaux, et vous deux, les clowns, vous dépassez toutes les bornes. Laisse-moi m'en occuper. Viens avec moi. Lisbon, regarde-moi. Regarde-moi. Je m'en occupe. Veux-tu bien me faire confiance, STP ?
Lisbon : Je suis désolée. Tu ne comprends pas. (Elle est très agitée.) Plus tard, tu comprendras.
Bosco : Qu'est-ce... qu'est-ce... t'es sous médicaments ou quoi ?
Lisbon : (Elle élève la voix.)OK, ça va. Je vais bien ! (Tout le monde la regarde.) Qu'est-ce que vous regardez tous ? Je vais bien ! Ne m'approchez pas ! J'en ai fini avec ces conneries ! Terminé ! (Elle va dans l’escalier et pousse Rigsby et Cho.) Ras-le-bol de ces conneries ! (Elle se dirige vers son bureau. Tout le monde est debout et la regarde. Elle fait des aller-retour dans son bureau comme un lion en cage. Jane arrive.)
Jane : Qu'est-ce que c'est que ça... Lisbon ?
Rigsby : Elle pète un plomb.
Jane Oh, arrête. C'est juste Lisbon.
Cho : Elle est un peu stressée.
Van Pelt : Qu'est-ce qui se passe ?
Lisbon jette un fauteuil à travers la fenêtre de son bureau. Après un temps d’arrêt, Jane et Bosco courent vers son bureau.
Lisbon : Désolée. Pourquoi ça m'arrive à moi ?
Jane : Tout va bien. On rentre à la maison.
Bosco : Je l'amène.
Jane : Non. Laisse-moi tranquille. (Elle part.)
Appartement de Lisbon. Elle porte un maillot de football (avec "Lisbon 99" sur le dos) et elle écoute les Spice Girls dans son casque. Elle se verse un vers d’alcool et nous voyons des pilules dispersées sur sa table. Elle soulève un tissu et il y a une arme à feu au-dessous. Elle prend sa boisson et danse à travers la pièce.
Rigsby est assis à la table de conférence près de la fenêtre cassée. Van Pelt s'approche de lui.
Van Pelt : Les 10 000 dollars payés à David Charles viennent d'un compte appartenant à une société écran des îles Cayman.
Rigsby : C'est bon ça.
Van Pelt : Le lendemain, après avoir payé David, le compte a versé un million de dollars à quelqu'un d'autre.
Rigsby : Je parie que c'est pour le tireur. On peut tracer le paiement ?
Van Pelt : J'essaie, mais...
Bosco : Vous allez trouver que ça s'arrête à un compte anonyme fermé hier.
Rigsby : OK, on bosse sur le dossier. On veut juste...
Bosco : Laisse tomber. Comment va Lisbon ?
Rigsby : Elle va bien.
Jane et Minelli marchent côte-à-côte.
Jane : Elle va bien...
Minelli : Mais elle a dit quoi, exactement ?
Jane : Ben, je lui ai pas vraiment parlé. Elle ne m'a pas laissé entrer.
Minelli : Vous vous faites du souci pour elle ! Vous pensez qu'elle pourrait faire une bêtise ?
Jane : Se suicider ? Non... Si elle le faisait, elle ne rejetterait pas la faute sur le CBI.
Minelli : Ça, je m'en fous complétement. J'aurais dû prendre son arme hors-service.
Jane : Je suis sûr qu'elle va bien.
Quelqu’un frappe à l’appartement de Lisbon. Elle ouvre et laisse le Dr Carmen entrer.
Dr Carmen : Minelli m'a demandé de passer. Enfin, il m'a ordonné de passer, en fait. On peut discuter ?
Lisbon : Minelli ?
Dr Carmen : Il s'inquiète pour vous. Comme nous tous.
Lisbon : Parce que j'ai fait une crise et qu'on m'a sortie du CBI comme une malpropre, ou parce que j'ai tué un gars ? (Elle laisse tomber la bouteille d'alcool qu'elle porte, qui est maintenant presque vide.)
Dr Carmen : Qu.. Vous avez tué McTeer ?
Lisbon : Comment vous voulez que je sache ? Peut-être ? (Elle se tourne et il voit qu’elle a son arme dans la main.)
Dr Carmen : Teresa, vous... vous voulez bien ranger votre Glock ?
Lisbon : Très bien vu, docteur. Le Glock 9 millimètres. Le cran de sécurité est dans la gâchette. C'est pas débile, ça ? Je veux dire, c'est un peu comme si y'avait pas de sécurité du tout.
Dr Carmen : Et si vous me le donniez ?
Lisbon : (Elle pointe son arme vers lui.) Ne me regardez pas comme ça. Ne me regardez pas comme ça, c'est votre faute.
Dr Carmen : Oh, wow, Teresa.
Lisbon : Vous avez débloqué trop de trucs dans ma tête, et maintenant je me souviens pas. J'ai la tête en bordel, et c'est votre faute.
Dr Carmen : Teresa... posez ça. Il faut que vous soyez calme... et que vous posiez le revolver.
Lisbon : Calme ? Vous aviez raison, docteur. J'avais quelque chose à vous dire. (Elle pointe l’arme vers elle à présent.) J'agis calmement à l'extérieur, mais à l'intérieur, j'ai tellement de colère que des fois je me dis que je vais exploser. Toute la misère et toute la souffrance que je vois tous les jours, ça me donne envie de hurler, mais je refoule tout. Je refoule tout parce que je dois être calme et rationnelle, parce que c'est mon boulot, mais je veux appuyer sur cette gâchette. Je veux tuer.
Dr Carmen : Vous êtes en colère. Je comprends.
Lisbon : Je crois que c'est moi. Je crois que j'ai tué McTeer.
Dr Carmen : Oh, shh, Teresa. Si c'est vous, c'est pas grave. C'était quelqu'un de mauvais. Aucune raison de blesser quelqu'un d'autre... Ou vous-même.
Lisbon : Je ne me rappelle toujours pas.
Dr Carmen : Vous pouvez, et ça viendra. Et là, Teresa, quand vous arriverez à la vérité, tout ce poids et ces soucis tomberont de vos épaules.
Lisbon : OK.
Dr Carmen : Je veux que vous visualisiez cette scène pour moi. Revivez ce moment. Vous êtes allée dans l'impasse... Après cet homme immonde. Vous le voyez ?
Lisbon : Non. Enfin, oui. Ouais, peut-être.
Dr Carmen : Oui. Vous le voyez. Vous voyez les bennes et les poubelles et la vieille brique en ruine, et vous voyez McTeer. Là vous voyez ce... ce monstre qui a détruit tant de vies. C'est trop ! Voyez-le, Teresa. (On voit un flash-back de la mort de McTeer.) Vivez-le... La puanteur, les poubelles, les murs sales, la croix usée, là. (On voit un flash-back du corps puis le porte se referme.) Dieu aura peut-être pitié de William McTeer, mais vous certainement pas. Il méritait de mourir. Mais vous êtes quand même quelqu'un de bien, Teresa. Vous pouvez surmonter tout ça.
Lisbon : La croix ?
Dr Carmen : Euh, quoi ?
Lisbon : La croix, Roy.(Elle baisse son arme et semble retrouver son calme habituel.) Comment saviez-vous pour la croix ? C'était à l'intérieur de la porte. Seul le tueur l'a vue.
Dr Carmen : Et bien, Teresa, vous m'avez parlé de la scène du crime.
Lisbon : Non, je ne vous en ai pas parlé. (Flash-back : le Dr Carmen tire 3 coups.)
Jane : Oh, magnifiquement réussi. (La caméra se tourne et on voit Jane assis.) Superbe travail, Lisbon.
Dr Carmen : Que faites-vous...
Jane : (s’approchant)Bien sûr... la croix. Vous n'avez pas pu résister à l'image, hein, doc ? Catholique non pratiquant, peut-être ?
Dr Carmen : Que se passe-t-il ?
Jane : Rendez-vous, Dorothy. On vous tient. Brillant, ceci dit. Vous avez fait revenir Lisbon semaine après semaine pour avoir ses empreintes digitales sur votre tasse à café, et vous l'avez droguée au, euh, Lorazepam ? (On voit un flash-back où il lui sert un café.) Double dose le mardi pour causer la perte de mémoire... Une perte de mémoire dont vous saviez que Lisbon la cacherait, ce qui la ferait rater le polypraphe. Vous êtes un bon observateur de la nature humaine, hein docteur ? Bien joué, vraiment.
Dr Carmen : Votre crise de nerfs au CBI... Vous avez simulé ?
Jane : C'était bon ça ou pas, hein ? (Lisbon sourit, contente d’elle.) Et ça ? Après ça, tout ce que j'avais à faire, c'était me débrouiller pour que Minelli vous envoie ici.
Lisbon : Je vous ai attendu toute la soirée.
Jane : Il y avait juste une petite chose... Je... Juste... Juste une petite chose. Le lorazepam ? Vous êtes peut-être allé un peu trop loin. Quand Lisbon ne s'est pas rappelé de la nuit du meurtre même sous hypnose, j'ai su qu'elle avait été droguée. Tout le reste ? Parfait. Très, très impressionnant.
Dr Carmen : Merci.
Jane : Je vous en prie.
Lisbon envoie son poing dans le visage du Dr Carmen puis sort ses menottes.
Lisbon : Vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous pourrez dire ou faire pourra être et sera utilisé contre vous au tribunal. Vous avez droit à un avocat. (Jane sourit.)
Au CBI, Rigsby escorte le Dr Carmen.
Rigsby :Donc ce gars qui vous a donné le million de dollars... Vous l'avez rencontré face à face ?
Dr Carmen : Vous le voulez ? Je veux un deal, et un bon. Avec ce que j'ai, ça vaut le coup. Deux à cinq ans, sécurité minimum.
Rigsby :Oh, y'aura pas de deal. On sait qui c'est. Je voulais juste savoir si vous, vous saviez.
On voit Cho et Van Pelt avec Howard menotté. Le Dr Carmen semble désabusé quand ils passent.
Dans la salle d’interrogatoires, Van Pelt et Cho interrogent Howard.
Van Pelt : Ça a nous a pris du temps, mais nous avons retracé la société écran jusqu'à vous, Howard. Vous avez payé le Dr. Carmen et David Charles pour faire accuser Lisbon du meurtre de McTeer. Ces transactions en liquide le prouvent.
Cho : Discréditer une flic, c'est tellement plus intelligent que la tuer. Là, on aurait tout compris. Mais de cette façon, son témoignage disparaît en même temps que sa carrière.
Van Pelt : Et si vous nous faisiez une déclaration ? Histoire de vous rendre service ?
Howard : Et si vous m'embrassiez ? Vous êtes jolie.
Van Pelt : Vous aussi, comparé à la plupart des détenus à la prison d'état.
Lisbon est dans son bureau, remettant en place ses affaires qui ont été déplacées quand la vitre a été cassée. Elle pose les pièces sur son échiquier quand Bosco entre.
Bosco : Il paraît que Minelli va te faire payer la vitre.
Lisbon : C'est de bonne guerre.
Bosco : Tu sais, pour une flic, tu faisais une timbrée très convaincante. Jane doit être fier.
Lisbon : C'est peut-être pas du bon travail de police, mais je dois avouer que ça m'a plu, de me lâcher, pour une fois...
Bosco : Écoute, je suis content que tu aies été blanchie.
Lisbon : Désolée qu'on n'ait pas pu te mettre au parfum pour le plan.
Bosco : Tu aurais pu, mais tu ne l'as pas fait. (Il s’approche d’elle.) Tu devrais savoir que si ça s'était avéré être toi...
Lisbon : Je sais.
Bosco : Juste pour que tu saches. Assez parlé. (Jane arrive.)
Jane : J'interromps rien, hein ?
Bosco : Non. Bonne nuit, Lisbon. (Bosco part.)
Jane : Bonne nuit, Sam. Des donuts de Marie's. (Il donne un sac à Lisbon.)
J'avais pas vu. Bien sûr...
Lisbon : Quoi ? (Elle mord dans le beignet.)
Jane : Il est amoureux de toi.
Lisbon : (La bouche pleine) Ne sois pas ridicule.
Jane : Je sais, difficile à imaginer, mais les goûts et les couleurs, hein ?
Lisbon : Chut ! (Elle jette le sac à Jane, souriant. Il sort et elle continue à ranger. Elle tourne le dos et ne voit pas que Jane l’observe pendant quelques secondes avec un petit sourire avant de repartir.)