Concours 2012

* Concours calendriers St Valentin : janvier

* Inter-quartiers : mars/avril

* Concours écriture été 2012 : juin/août

* Concours vidéo 100e épisode : septembre/octobre

Concours St Valentin 2012 (janvier) :

Totallyfan

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Concours Inter-quartiers / Police contre Médecin (avril) :

Braddock

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Concours écriture (juin/août) :

Omnibus

 

À REMETTRE À L'AGENT TERESA LISBON

 

Le temps me manque, ma chère Lisbon. J'avais semé quelques appâts ces derniers mois, et un gros poisson a mordu. Aujourd’hui tout s’accélère. Je viens de recevoir un appel, et je suis obligé de prendre la route tout de suite pour San Francisco. La piste de John le Rouge est brûlante, je n’ai jamais été aussi près du but.

Il me semble t’entendre, « Jane ! Crétin ! Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ? ». Ne t’emballe pas, et ne monte pas sur tes grands chevaux. J’ai toute confiance en toi, mais je ne te dirais pas où je vais. Parce que c’est mon problème, pas le tien. Et les cartes sont peut-être encore une fois truquées. Hors de question que je mette ta sécurité – et plus encore ta vie – dans la balance, parce ce que c’est un jeu risqué, et je ne sais pas de quel côté elle va pencher.

Souviens-toi le jour où j’ai tiré sur Hardy. Ce soir-là, tu m’as dis que j’avais choisi la vie. Mais tu avais tort. Tu sais ce que j’ai choisi. J’ai choisi de tuer l’assassin de ma femme et de ma fille, quel que soit le prix à payer. Et je pense toujours que certaines choses ne peuvent être changées. Ma conception de la justice n’est pas exactement la tienne, nous en avons déjà parlé. Mais tu ne seras pas là pour m'empêcher de faire ce que je veux faire, et c'est pour cette raison que je laisse cette lettre que Cho te fera parvenir si quelque chose de… définitif m'arrivait.

Très chère Lisbon, je vais essayer d’aller à l’essentiel. Beaucoup de choses n'ont pas été dites entre nous. Parce que je n'en ai pas été capable, et parce que ça n'est pas ton fort non plus. 

N’attends pas de confessions croustillantes dans cette lettre… Simplement, je veux tout d’abord que tu saches que je n'ai jamais souhaité que mes actes aient des conséquences négatives sur ta carrière. Ou ton intégrité physique. Jamais.

Toutes ces années où nous avons travaillé ensemble, nous avons appris à nous connaître, à percevoir nos faiblesses, à nous estimer sans nous juger. J'en suis même arrivé à ne pas détester les coups que tu m'infliges parfois. Allez, dis-le : mon masochisme n'est pas pour te déplaire quand il te permet de passer tes nerfs.

Ah tes nerfs… Je sais, je joue souvent avec eux. Et puis ma façon de collaborer avec toi et le CBI n'est pas toujours compatible avec ton éthique et avec les règles. Mes méthodes impliquent parfois une prise de risques, mais toujours calculée (oui je t’entends, « crétin et arrogant »). Je regrette si je t’ai parfois un peu compliqué les choses. D’accord, c’est un euphémisme. Je reconnais qu’il m’est arrivé de pousser le bouchon un peu loin. Tes réactions à fleur de peau et tes colères contre moi sont souvent légitimes.

Mais aurais-tu continué à travailler avec moi si tu n’y trouvais pas une certaine satisfaction ? Professionnelle sûrement, et peut-être également plus personnelle, mais ça, toi seule le sais. À priori.

Pour moi, au départ, notre collaboration était uniquement une façon d’accéder aux moyens du CBI pour atteindre mon but. Pour moi, la fin justifiera toujours les moyens, jusqu’au bout. Tu l’as senti depuis le premier jour, et tu n’as jamais aimé ça chez moi, et pourtant tu as signé mon contrat. Cela ne t’empêche pas de penser que c’est du cynisme, de l’égoïsme pur, je le sais. Ok, je reconnais mes difficultés à me projeter à la place des gens qui m'entourent, je reconnais mon manque d'empathie parfois, ma facilité à mentir, mon goût pour la manipulation, mon égocentrisme. Il faut dire qu’enfant, j’ai été à bonne école.

Angela avait cerné ces problèmes chez moi, elle a voulu m’aider à les résoudre. Elle n'y est pas parvenue, ou n’en a pas eu le temps, je ne saurais jamais. Ce qui est sûr, c’est que mes failles ont causé sa mort.

Mais j’ai appris avec toi Lisbon. Je trouvais ton dévouement à ton métier tellement « boy scout » au début, et ton équipe avait un côté « nous-sommes-les-gentils-qui-attrapent-les-méchants » assez touchant, limite naïf et légèrement risible. Seulement en te côtoyant, je me suis mis à apprécier le boulot. Et la façon dont tu l’exerces. Ton équipe est devenue aussi la mienne. Ta franchise envers moi est irritante mais elle a eu du bon.

Voilà comment, à mon insu, tu as pris dans ma vie une place qu'occupaient uniquement, il y a peu encore, la culpabilité, le désir de vengeance et la douleur. Tu es forte, entière et droite, je trouve tes fêlures charmantes et j'aime travailler… non, simplement être à tes côtés.

En fait, tu es la compagnie que je préfère, suivie de près par une bonne tasse de thé. Je sens déjà un coup de pied fulgurant dans mon tibia parce que j'ai le culot de rajouter que le fait que tu soit une femme plutôt séduisante ne gâche rien. Tu devrais te sentir flattée, j’ai généralement bon goût. Ah oui, c’est vrai, tu n’es pas sensible à la flatterie. Encore une de tes qualités.

Oui, tu me fais du bien Teresa, je ne peux pas le nier. Et j'ose espérer que les sourires que je suis arrivé à faire surgir de ci de là sur tes lèvres, même si ce n’était qu’une fossette en coin, étaient chez toi la manifestation des mêmes sentiments. En tout cas j'aime le croire.

Toi par contre, je ne sais pas si tu vas croire ce que je vais écrire ici, parce que ta confiance en moi est assez, comment dire, fluctuante. Mais c'est vrai : je suis désolé.

Je suis désolé parce que si tu lis ces mots, c'est que je ne te reverrais pas. Je suis désolé parce que si c’est le cas, Red John aura encore gagné la partie. Je suis désolé parce que tu vas en souffrir, tu vas te reprocher de ne pas avoir été là pour m’empêcher de faire ce que tu juges être une erreur, et je déteste cette idée.

Je suis désolé de t’avoir entraînée sur un chemin aussi tortueux. Tu m’a soutenu de ton mieux, et je t’en serais éternellement reconnaissant, mais ça ne doit pas te dévorer de l’intérieur comme c’est le cas pour moi. Tu ne mérites pas cela. Tu es trop bien pour ça. Cela doit rester mon chemin de croix, pas le tien. 

Je suis désolé parce que le but que je me suis fixé depuis tant d'années est devenu un monstre terriblement jaloux qui ne tolérait pas qu'autre chose ou que quelqu’un puisse faire partie de ma vie. Il a résumé mon univers à deux choses : John le Rouge, et le reste, quantité tellement négligeable. Il a rendu ridicule tout autre point de vue sur la question. Il m'a rendu borné, aveugle et sourd. Moi qui suis payé par l'état de Californie pour observer et être à l'écoute des sentiments humains. Ô l’ironie.

Teresa, chère Teresa, je suis désolé de ne pas t'avoir rencontrée ailleurs, et en un autre temps.

Ton très dévoué et insupportable

Patrick Jane

 

PS : Dans le grenier, sous le matelas de mon lit de fortune, tu trouveras un carnet, mon journal. J'aimerais que tu le prennes. Il contient des choses très personnelles. Je trouverais inconcevable et intolérable que d'autres yeux que les tiens se posent dessus.

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Concours vidéo 100e épisode (octobre) :

launceston

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