Lettre n°5

                 Salut Cho.

            Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis pas revenu. J'ai retrouvé John Le Rouge. Je pense que tu es le seul à pouvoir comprendre ce que j'ai pu ressentir. Après ce qu'il a fait, toutes ces années où il a joué avec moi, je pense que je vais mettre fin à notre problème. Le dernier problème.

Si tu fouilles mon bureau correctement, tu découvriras un tiroir à double fond, il y a dedans un dossier contenant tout ce qu'il faut savoir sur ce qui m'a permis de remonter à John Le Rouge, et de m'assurer qu'il s'agissait bien de lui . J'ai réussi à amasser beaucoup de renseignements sur lui, tous les dossiers que j'ai pu subtiliser au CBI -et en particulier à ce pauvre Bosco-, ainsi que les témoignages de ses différents complices ou des personnes l'ayant rencontré, comme Rosalind ou Kristina. Je sais également comment il a fait pour nous espionner, et  toujours avoir une longueur d'avance sur nous. Cela confirme ce que je pense de lui : c'est une bête prête à tout que j'ai laissé courir trop longtemps. Maintenant que j'ai réussi à prendre l'avantage, pour une fois, je ne vais pas le laisser s'échapper. C'est un jeu entre lui et moi, il est temps de jouer la dernière partie dans nos règles.

J'ai trop souvent mis vos vies en danger pour satisfaire mon orgueil, je le regrette. C'est pour ça que je pars seul. Ne m'en veux pas, Cho, mais c'est à moi, et à moi seul de réparer mes erreurs. Ne dis rien à Rigsby et Grace, ils risqueraient leurs vies pour me retrouver alors que c'est inutile. J'ai pris toutes mes dispositions : je n'ai plus de famille, mes quelques affaires seront partagées entre vous, prenez-en soin. Le dossier John le Rouge revient à Teresa Lisbon, c'est officiellement elle qui a résolu l'affaire. Ce n'est pas grand chose, un dédommagement pour la remercier de sa patience envers moi, et pour m'excuser de tout ce que j'ai pu lui faire. J'aimerais que tu lui dises que je lui souhaites bonne chance pour l'avenir. Vous êtes tous de très bons agents, je suis fier d'avoir travaillé avec vous. Il y a tellement de choses que j'aurais voulu dire, ou voulu faire, mais je n'ai jamais trouvé de temps. J'ai réalisé qu'à cause de John Le Rouge, j'ai raté ou gâché des moments précieux avec certains d'entre vous. Je sais que ce que je m'apprête à faire ne va pas réparer toutes mes erreurs passées, mais j'espère juste que cela m'apportera enfin un peu de paix... 

                                                                                                                                 Patrick Jane